Notre choix de packaging.
C’est probablement le sujet qui nous a pris le plus d’énergie à nos débuts : trouver le bon emballage pour nos cafés. Bien évidemment, comme toute nouvelle marque nous avons souhaité un bel écrin pour souligner la haute qualité des grains, avec en même temps de fortes considérations environnementales. En effet, une des conditions sine qua non pour le choix de nos emballages était leur recyclabilité.
Et, croyez-nous, l’affaire n’est pas si simple pour le café, car il faut un sachet offrant une excellente barrière à l’oxygène, à la lumière et à l’humidité qui respecte dans le même temps les contraintes de recyclage du pays dans lequel il est vendu. Nous allons vous raconter notre cheminement sur ce choix de packaging :
Matériau - n.m.
Le plastique d’origine végétale : nous avons parcouru les différentes options de matériaux mises en avant par les fabricants de packaging. Il y est souvent question de plastique végétal, majoritairement de PLA (acide polylactique). Celui-ci provient de canne à sucre, d’amidon de maïs ou encore d’algues, et se sache souvent derrière les termes « plastique biosourcé » ou « bioplastique ». Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’origine végétale ne garantit pas un recyclage facilité, ce sera même l’effet inverse : en France à date nous ne sommes pas en mesure de recycler ce plastique, et celui-ci constitue un perturbateur de recyclage. En outre, les cultures dédiées à ces plastiques d’origine végétale peuvent concurrencer l’alimentation humaine, ou encore faire l’objet d’agriculture intensive, ce qui nous éloigne des vertus recherchées par le choix de cette alternative. Le plastique « biosourcé » ne signifie pas non plus qu’il sera biodégradable, bien au contraire.
Le plastique biodégradable : certainement une des plus grandes déconvenues de nos recherches, la promesse était pourtant alléchante. Lorsque l’on creuse un peu, la norme européenne EN13432 qui définit le caractère biodégradable d’un emballage plastique stipule « 90% de la masse sèche dégradée en moins de 6 mois en milieu industriel », autrement dit un semestre entier entre 50 et 70 degrés, soit des conditions assez rares en milieu naturel malgré un effort louable du réchauffement climatique ces dernières années. En outre, même si la dégradation s’effectuait, les constituants pourraient selon l’Anses (agence nationale de sécurité sanitaire) présenter des dangers potentiels pour la santé humaine et l’environnement. Ainsi, l’agence nationale recommande « d’interdire toute allusion, voire incitation à de mauvais réflexes et instaurer une norme unique intégrant une évaluation de la biodégradabilité dans tous les milieux de l’environnement, avec des critères plus contraignants sur leur composition. »
Le plastique compostable : il s’agit d’une version améliorée du plastique biodégradable. Tout plastique compostable est biodégradable, l’inverse n’est pas forcément vrai. La norme européenne EN13432 différencie la notion de compostable par la durée de dégradation dans les mêmes conditions : 3 mois au lieu de 6 mois pour dégrader 90% de la masse sèche. Mais les même problématiques que pour le plastique biodégradable se posent, nous avons donc décidé de ne pas sélectionner cet emballage.
Le plastique recyclable : il a fallu effectuer quelques recherches sur le sujet, car la plupart des fournisseurs de sachets de café ne connaissent pas les structures de recyclage en France, et peuvent à tort indiquer qu’un emballage est recyclable alors qu’il va finir incinéré ou enfoui. En outre, la filière évolue assez rapidement, ainsi que les consignes. Nous avons donc consulté les recommandations du COTREP (Comité Technique pour le Recyclage des Emballages Plastiques) afin d’y voir plus clair. Il se trouve qu’en 2022, date de choix de nos emballages, le LDPE (ou polyéthylène basse densité) était annoncé recyclable, à condition de ne pas être mélangé à d’autres plastiques, papiers ou aluminiums. Notre choix s’est donc porté sur ce matériau.
Le plastique recyclé : fréquemment rencontré chez les fabricants de boissons (eaux et sodas) sous forme de PET recyclé, nous n’avons personnellement pas encore trouvé l’équivalent pour des sachets de café, car ceux-ci sont en général faits de PE. L’intérêt du plastique recyclé est le fait qu’il ne nécessite pas ou peu de plastique vierge (donc de pétrole) car en est déjà a minima à sa seconde vie, donc l’impact carbone en est réduit. La solution n’est pas non plus parfaite, car le procédé de recyclage consomme de l’énergie, et la boucle n’est pas infinie : une part non négligeable du plastique ne sera pas recyclé, car de moindre qualité et ne pourra donc pas faire à nouveau partie d’un emballage équivalent.
Impression - n.f.
Pour rester recyclable, l'idéal est de ne rien imprimer sur le sachet. C’est notre cas aujourd’hui, également pour des considérations budgétaires, mais l’impression au laser ou à l’encre non lavable serait tolérée. Il est possible que nous y venions par la suite. Une précision cependant : le marquage à chaud est un processus répandu dans les impressions, avec un rendu bien souvent réussi mais notre agence de design nous l’a déconseillé pour des raisons environnementales : le procédé gâche une quantité significative de matière et peut perturber le recyclage du LDPE dans les centres de tri.
Dimensions - n.f.
Vous l’aurez peut-être remarqué, nos sachets sont compacts et repliés sur eux-mêmes. Nous avons même parfois eu la remarque quant à la contenance par rapport à d’autres sachets du même grammage annoncé. Mais nous préférons vous rassurer : nous y mettons bien 250 grammes, pas de triche ! Nous avons sélectionné ce format car il permet une bonne optimisation de l’espace dans les cartons d’expédition : c’est donc moins de carton utilisé par carton, et nous tâchons vraiment de rendre « compacte » chaque expédition.
Valve - n.f.
Comme vous le savez peut-être, le café fraîchement torréfié a une fâcheuse tendance à respirer : le dioxyde de carbone s’en échappe, et peut faire fortement gonfler un sachet de café dans les premières journées. Rien de grave à priori, sauf si celui-ci s’ouvre ou explose si la quantité de CO2 accumulé est trop importante. Ainsi, les fournisseurs de sachets de café proposent généralement une valve unidirectionnelle, qui permet à ce dioxyde de carbone de s’échapper sans pour autant faire rentrer de l’oxygène, qui altèrerait les grains.
Dans nos sachets de café, la valve est présente, et constituée de PE, matériau toléré dans ce cas pour le recyclage selon le COTREP. Cependant, nous ne sommes pas certains de conserver cette valve chez Celsius. dans nos prochaines commandes d’emballages, car au fond il nous suffirait de laisser reposer quelques jours le café avant mise en sachet systématiquement pour éviter le gonflement.
Car, même si le sachet est toujours recyclable, la valve constitue du plastique supplémentaire sur nos sachets, et le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas. Cette solution fera l’objet d’une étude de notre part dans les prochains mois.
Étiquettes - n.f.
Toujours selon le site du COTREP, afin que notre emballage en LDPE soit toujours recyclable, celui-ci ne doit pas avoir n’importe quelle étiquette. L’idéal est une étiquette du même matériau détachable au lavage, mais sont également acceptées les étiquettes en papier, si celles-ci sont toujours détachables au lavage. C’est la solution que nous avons choisie, deux étiquettes en papier avec adhésif, détachables par lavage.
Notre packaging de 250 grammes actuel consiste donc en un sachet compact en 100% polyéthylène basse densité sans impression mais avec une valve en polyéthylène, où sont collées une étiquette et une contre-étiquette en papier à encre non lavable. C’est la meilleure solution que nous avons trouvée à date, dans une optique du « moindre mal ». Il s’agit de plastique, donc de dérivé de pétrole, mais pas de meilleure solution à date pour notre fonctionnement.
Il semblerait que le plastique recyclé cité précédemment commence à se répandre sur le marché des sachets de café, ce qui constituerait une étape supplémentaire dans ce « moindre mal ».
Nous observons de près ce qui évolue en France du côté de la consigne, mais c’est pour le moment assez difficile à envisager pour nous sans point de vente physique. Le vrac est également une solution idéale, certains torréfacteurs avec boutique le proposent à leurs clients.
Nous sommes toujours ouverts et intéressés pour discuter avec vous de ces solutions, sans dogmes ni avis arrêtés.